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LETTRE DE FRANCE
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JUPPE "VACHEMENT" NUL

JUPPE "VACHEMENT" NUL

JUPPE "VACHEMENT" NUL

On a beau ne pas l'aimer, le trouver suffisant, dédaigneux et volontiers sardonique là où une attitude réactive mais sereine était attendue, eh bien ce soir JUPPE inspirait la pitié.

Tout d'abord il était manifestement mal à l'aide dans ce format d'émission 'l’Émission POLITIQUE", qui exige un peu plus de sang froid et de répartie que les causeries auxquelles il s'est livré avec délectation sous la conduite du non moins suffisant Franz Olivier GIESBERT, qui rêve sans doute d'écrire les mémoires d'un chef d’État.

JUPPE avait vieilli, déjà, en l'espace de quelques semaines, et il forçait ses muscles zygomatiques à se mettre d'accord: il voulait que le zygomatique grand maintienne un semblant de sourire sur ses lèvres en lame de couteau, et que le zygomatique petit arrête de transformer le tout en grimace dramatique. Mais n'est pas clown qui veut ! et les clowns tristes ont l'habitude de ce genre d'exercice, pas lui; lui, il a vite retrouvé son naturel lorsque de par ses questions incompréhensibles, la salmigondesque Salomé, lui soufflant aux naseaux le nom de Nicolas SARKOZY, agitait le seul chiffon rouge capable de réveiller en lui des remugles de corrida et de vagues souvenirs de l'apprenti torero qu'il fut il y a longtemps...en 1995...l'âge de sa fille...

Mais encore, alors qu'Antenne 2 lui avait préparé deux face à face inespérés, au cours desquels il aurait pu étaler toute sa science, l'un avec Robert MENARD l'autre avec Jérôme KERVIEL, à force de vouloir paraître à la fois intelligent, brillant, spirituel, mais aussi aimable, sensible, humain, généreux, bref tout et le contraire de tout, le pauvre JUPPE, répétant pour la troisième fois le mot "vachement" qui n'est plus employé je pense depuis la fin des années 60, trahissait enfin son âge, sa fatigue, les doutes qui l'assaillent malgré les encouragements de toute la classe politique "bien pensante" du centre et de la gauche à laquelle il commence tant à ressembler...

J'ai le même âge qu'Alain JUPPE et d'ailleurs j'étais son avocat sur Toulon en 1995, grande époque du RPR conquérant. Et je sais qu'à cet âge l'on ne peut plus mener la vie d'un président de Cinquième République Française, espèce d'homme orchestre jouant les rôles tout à la fois de chef d'Etat, chef de Gouvernement, Chef des Armées, de la Police et de la Gendarmerie, Ministre des Affaires Etrangères, Ministre de l'Economie, du Budget, des Finances, du Travail, de l'Education, bref Ministre de tout puisque tout part de lui et revient vers lui, que ce soit bon ou mauvais. C'est un régime écrit pour de Gaulle, remanié par de Gaulle, et à sa seule mesure.

Regardez HOLLANDE: en 2012 il avait maigri, repris de l'assurance à défaut de prestance; et puis il a tout perdu en quelque mois, en dépit d'un changement de lunettes et de tailleur, car d'un être veule et lâche on ne fait pas un jeune loup. Il en va de même pour JUPPE, qui doit peut-être parfois penser au "DESERT DES TARTARES" de Dino BUZZATTI : tout comme Giovanni Drago, commandant la citadelle, où il a attendu l'ennemi en vain en espérant une bataille glorieuse, il doit partir, abandonner le fort, alors justement que l'ennemi arrive enfin, le privant du sens donné à sa vie.

Bref, mauvaise soirée pour JUPPE et ses fans, parmi lesquels figurent les plus mauvais pilotes et tacticiens qui soient, à commencer par RAFFARIN, ce nounours pas gentil du tout et prêt à s'allier au premier socialiste venu pour exister encore (ex lieutenant de Giscard, c'est lui et Dominique BUSSEREAU qui avaient tenté de rebaptiser le Mouvement des Jeunes Républicains Indépendants, JRI, en "Génération Socialiste et Libérale" fin 1974, premier signe officiel d'une trahison annoncée qui durera jusqu'en 2007).

Sa "nouvelle" femme étant journaliste, JUPPE s'est cru à l'abri de toute critique et il est vrai que la juppémania a battu son plein depuis 15 jours, toutes chaines de TV et Rédactions confondues. Mais là aussi, un événement chasse l'autre et JUPPE ne connait rien à l'art du suspens.

Rien non pus à l'art de gouverner, si l'on en croit ses tristes expériences comme chef du Gouvernement sous CHIRAC et VILLEPIN, conduisant à la fameuse dissolution de l'Assemblée Nationale qui devait entraîner une vague rose sans précédent dont le pays ne s'est pas encore remis.

Finalement, à trop vouloir le montrer sous un jour sympathique, les médias ont fini par nous livrer un vieil homme fatigué qui semblait vouloir s'excuser d'être venu.

Générique !